Vieillir à Sutton

Un texte de Andrée Cantin

Paru dans le numéro

Publié le : 30 novembre 2021

Dernière mise à jour : 30 novembre 2021

 

Depuis mars 2021, Sutton ne compte plus que trois options de résidences pour personnes âgées, puisque le Manoir Sutton, qui offrait hébergement, repas et soins infirmiers aux personnes en perte d’autonomie, a fermé ses portes après 17 ans de service.

L’an dernier, à la question où peuvent loger les personnes retraitées de Sutton lorsqu’elles décident de quitter leur domicile ?, vous auriez reçu la réponse suivante : il y a quatre résidences dédiées aux personnes âgées à Sutton1. Deux pour personnes autonomes, Les Villas des Monts2 et l’Office municipal d’habitation3 (OMH) ; une ressource de type intermédiaire, le Manoir Sutton4 ; et un CHSLD5, le Foyer Sutton, pour personnes en perte d’autonomie plus importante.

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Le Manoir Sutton, fermé en mars 2021.

Une option en moins

Mais depuis mars 2021, Sutton n’en compte plus que trois, puisque le Manoir Sutton, qui offrait hébergement, repas et soins infirmiers aux personnes en perte d’autonomie, a fermé ses portes après 17 ans de service. Sa propriétaire, Martine Harel, infirmière spécialisée en gérontologie, a vendu la grande maison blanche qui deviendra bientôt une propriété à logements locatifs.

Le Manoir Sutton avait ouvert ses portes en 2004 et accueillait alors cinq personnes dont la plupart étaient atteintes de troubles neurocognitifs qu’on appelle souvent démences. Plus tard, en 2008, Martine Harel avait agrandi la maison pour en accueillir neuf. Le Manoir comptait alors six employés qui ont dû trouver depuis mars un autre emploi à Cowansville, Lac-Brome ou Granby.

Le cycle de la perte d’autonomie est maintenant brisé à Sutton. En effet, jusqu’en mars dernier, une personne vivant aux Villas des Monts qui avait un début de troubles neurocognitifs pouvait vivre plusieurs années au Manoir Sutton avant de migrer vers le Foyer Sutton. Maintenant, cette personne doit être déplacée vers Lac-Brome ou Cowansville pour obtenir les services nécessaires à sa condition. Vieillir à Sutton n’est plus une option.

Un possible projet de résidence

Il y a eu pourtant un projet de résidence avec services pour les personnes en perte d’autonomie ayant des problèmes de santé physique. On sait déjà que plusieurs résidants des Villas des Monts ont dû aller vivre à Lac-Brome, faute de services. Le projet, initié en 2017 par Alexandrine Poissant et Luce Goerlach, visait à ajouter une aile aux Villas des Monts avec 30 appartements où chaque résidant pourrait bénéficier de la surveillance d’un préposé 24 heures par jour, ainsi que des soins d’une infirmière au besoin.

Or, le projet a été refusé par la Société d’habitation du Québec (SHQ). Le conseil d’administration des Villas des Monts a l’intention de le représenter prochainement. Or, il semble qu’un apport financier de la part de la Ville de Sutton pourrait être un facteur important dans l’acceptation de ce type de projet. Lors de la création des Villas des Monts, la municipalité avait fourni 15 % du coût total, soit environ 500,000 $ sur un emprunt de 15 ans. Par ailleurs, Les Villas des Monts ont payé pendant ces 15 dernières années en moyenne 40,000 $ par année en taxes foncières, pour un total de 600,000 $. L’an prochain, la Ville n’aura plus de remboursement à faire, mais elle recevra encore un montant de taxes important. Ne serait-ce pas le bon moment pour relancer le projet d’agrandissement ?

Un énorme merci à Martine pour son dévouement auprès de nos ainés et bonne chance dans sa carrière d’infirmière !

Y a-t-il d’autres façons de vieillir que celles que l’on connait généralement ? C’est ce que nous verrons dans de prochains numéros.

Andrée Cantin

1. Voir l’article paru dans Le Tour, printemps 2016.

2. Située au 33 rue Western, cette résidence a vu le jour en juillet 2006.

3. Situé au 56 rue Principale sud, l’OMH accueille des personnes de 55 ans à revenus modestes.

4. Manoir Sutton était situé au 54 rue Principale Sud.

5. Situé au 50 rue Western à Sutton, le CHSLD a ouvert ses portes en mars 1979.