Vins mousseux du Québec

Un texte de Pierre Pelland

Paru dans le numéro

Publié le : 21 novembre 2016

Dernière mise à jour : 1 novembre 2020

 

Que peut-on faire par un triste après-midi de fin octobre ? Éric Salvail aurait répondu spontanément « shooter ». À l’approche du temps des Fêtes, votre rédactrice Geneviève et moi avons plutôt répondu « mousseux », le plus festif des vins. J’utilise le terme mousseux plutôt que champagne, car le vin de Champagne bénéficie d’une appellation contrôlée depuis 1911 et…

Que peut-on faire par un triste après-midi de fin octobre ? Éric Salvail aurait répondu spontanément « shooter ». À l’approche du temps des Fêtes, votre rédactrice Geneviève et moi avons plutôt répondu « mousseux », le plus festif des vins.

J’utilise le terme mousseux plutôt que champagne, car le vin de Champagne bénéficie d’une appellation contrôlée depuis 1911 et seuls les vins de cette région française peuvent utiliser le titre de champagne.

Pour la petite histoire, « ce n’est donc pas à Dom Pérignon que nous devons l’invention du champagne, mais aux Anglais (…). En 1664, Saint-Évremond, un ancien militaire reconverti dans les lettres (…) se réfugie en Angleterre. Il y est accueilli par son ami, le comte de Bedford. Pour faire plaisir à l’exilé, Bedford avait fait venir trois tonneaux de ce vin que la cour de France prisait si fort. Il mit ce vin en bouteille, comme c’était la coutume pour les Anglais qui importaient leurs vins du Continent. Quand, quelques mois plus tard, il ouvrit l’une de ces bouteilles, il fut émerveillé et enchanté de l’explosion que cela provoqua et de la mousse qui en jaillit. » (Benoit Guy Allaire, VinQuébec)

La dégustation comprenait donc plusieurs mousseux de la région, issus de cépages différents selon les vignobles et en majorité vinifiés selon la méthode champenoise. Nous avons débuté par les blancs, suivis des rosés pour terminer avec les rouges.

Le premier goûté était un peu hors-norme, un Courville Brut 2007 (cépage Seyval blanc) que j’avais en cave. Couleur vieil or, très peu de bulles, mais beaucoup de mousse en bouche. Nez de poires et courge sucrée. Alcool un peu perceptible (14 %), mais avec une bouche très fraîche. Vieux vin qui a bien évolué. Ce dernier n’est plus produit par le vignoble, mais sera remplacé par un mousseux à base du cépage St-Pépin, lequel sera disponible au printemps 2017. Les autres vins étaient tous du millésime 2015. Les voici :

Les blancs :

  • L’Orpailleur Brut (50 % Seyval, 25 % Vidal et 25 % Chardonnay). Bulles fines à l’œil et en bouche. Robe jaune dorée. Texture agréable avec une belle acidité fraîche. Nez de pommes, pêches et fleurs blanches. 11,5 % d’alcool. 27 $
  • Dona Livia Blanc du Domaine Gagliano (Frontenac gris). Belles bulles fines et robe jaune. Nez légèrement brioché, fleurs blanches, courge sucrée, miel. Malgré qu’il soit demi-sec, son acidité bien dosée lui donne une bouche fraîche. 12 % d’alcool. 25 $
  • Kikker du Domaine La Grenouille (cépage Acadie blanc). C’est un vin auquel du CO² a été ajouté pour le rendre pétillant contrairement aux autres vins mousseux de la dégustation élaborés selon la méthode champenoise. Nez brioché, vanillé avec des notes de pommes et de poires. Attaque en bouche un peu sucrée suivie d’une amertume assez présente. Bouche sèche et plus mince que les autres mousseux dégustés. 12 % d’alcool.   ??$/500 ml
  • Les rosés :
  • Dona Livia Rosé du Vignoble Gagliano (Frontenac). Bulles moyennes et couleur saumonée. Nez de fruits rouges. Bouche fraîche, mais avec un peu de sucre résiduel qui lui donne une persistance moyenne. Touche d’amertume en finale. 12.5 d’alcool. 25 $
  • Château de Cartes Rosé (cépages : Ste-Croix 60 % et Radisson 40 %). Belles bulles et une couleur légèrement saumonée. Fruits rouges (fraises, groseilles) au nez, comme à l’attaque en bouche. Un peu de sucre résiduel. Bel équilibre avec une bouche fraîche. 12 % d’alcool. 30,50 $
  • Les rouges :
  • BonBonBulles du Domaine Les Pervenches (cépage Frontenac). Bulles fines et couleur de fraises. Nez de fruits rouges sucrés, mais une attaque très sèche en bouche qui surprend. Comme pour la majorité des vins issus du cépage Frontenac, c’est un vin de soif, soit un vin léger qui se boit facilement. 11 % d’alcool. 20 $

Cuvée Berthelot-Paradis du Domaine du Ridge (cépage Seyval noir). Bulles fines persistantes avec une couleur grenat. Nez de fruits rouges. Bouche mousseuse agréable. 12,5 % d’alcool. 33,25 $

ur ce, bonne dégustation et continuez d’oser les vins québécois !

Pour que vos invités qui ne consomment pas d’alcool puissent aussi avoir un verre de bulles de raisins en main, nous avons, par curiosité, goûté au Festillant Rosé produit en Allemagne, disponible dans les IGA Extra. Nez de fruits rouges et rhubarbe. Bulles fines. Malgré une acidité bien dosée, ce vin est plus mince en bouche en raison de l’absence d’alcool qui donne normalement une certaine rondeur au vin. Comme il est indiqué sur la contre-étiquette : à boire sans modération. 0,0 % d’alcool, 12,99 $.