À La Ferme de la Tannerie

Un texte de Nathalie Rivard

Paru dans le numéro

Publié le : 3 juin 2024

Dernière mise à jour : 3 juin 2024

 

À la Ferme de la Tannerie, François Tremblay élève des porcs Mangalitza avec lesquels il produit d'excellentes charcuteries artisanales.

Ferme de la Tannerie

François Tremblay est le propriétaire de la Ferme de La Tannerie au milieu de la campagne bucolique de Stanbridge East. Avant d’acheter sa ferme, il était frigoriste à Montréal. Enfant, il passait tous ses étés sur la ferme laitière de son parrain à Saint-Stanislas-de-Champlain, en Mauricie. Dans sa tête d’enfant, il rêvait d’avoir un jour sa propre ferme. 

Les porcs Mangalitza

Une occasion s’est présentée avec le site de la Tannerie en pleine COVID et il n’a pas hésité un seul instant à sauter à deux pieds dans l’aventure. « C’était abandonné, donc la première année j’ai défriché les arbres tombés. Au début je voulais faire de l’huile de tournesol bio, mais le champ était trop rocailleux et j’ai dû penser à d’autres options. Puis, un ami m’a parlé du porc Mangalitza, une variété hongroise qu’on appelle porc laineux. Je ne connaissais pas cette race qui est d’ailleurs très peu connue au Québec. Ils sont faciles à reconnaître, car ils ont du poil laineux comme des moutons. Ce sont des porcs rustiques qui restent au pâturage et qui sont parfaits pour les charcuteries, car leur viande est plus rouge et persillée que leurs semblables, ce qui la rend plus goûteuse, tendre et fondante. »

Ferme de la Tannerie
Les porcs rustiques Mangalitza. Photo fournie

Les produits de la ferme

En plus du foin au pâturage, ils mangent un supplément de moulée matin et soir et le restaurant Old Mill à quelques kilomètres leur apporte les déclassés de salade et de tomates qui font leur plus grand bonheur. C’est ce qu’on appelle de l’économie circulaire. François nous explique que « dans une vie, un porc peut manger jusqu’à deux tonnes d’aliments. Nos porcs restent ici deux ans au lieu des six mois des élevages commerciaux. Ils sont ensuite envoyés à la Ferme des Quatre-Temps où ils sont transformés principalement en charcuterie artisanale. On fait, entre autres, du saucisson, de la pancetta, de la Lonza, du lardon et de la Coppa. Je vends à La Rumeur Affamée, aux restaurants Old Mild et Comptoir Moutarde, ainsi qu’au Tradition de Frelishburg. C’est tellement populaire que dès que j’en envoie un à la charcuterie, il est aussitôt vendu. »

Marché à la ferme

Ferme de la Tannerie

Et la Tannerie dans tout ça ? « Je travaille à transformer la bâtisse pour en faire une usine de transformation de charcuterie et une boutique. Les samedis d’été, notre ferme devient un marché où on vend aussi des légumes qui poussent sur la ferme et aux Jardins des Alliacés. De plus, François Vincent, le producteur de vaches Highland Old Corey Farm de Stanbridge East vient aussi y vendre sa viande. Les gens viennent pour vivre l’expérience d’agritourisme, car on a des tables à pique-nique et le site est magnifique. Les clients s’achètent de la charcuterie, apportent leur vin et profitent du site en faisant un pique-nique. C’est tellement populaire que souvent, je dois mettre quelqu’un sur le bord de la route pour contrôler le trafic. Je suis aussi hôte Terego, donc ceux qui ont des vans peuvent venir camper en échange d’acheter quelques denrées ».

Projets à venir

À l’été 2024, il se concentrera sur ses porcs et sur la rénovation de la Tannerie. D’ici quelques années, il y aura aussi une culture de pawpaw qui poussera sur la propriété, un légume au goût de fruit tropical qui rappelle la mangue ou la banane. Après plusieurs essais et erreurs, François semble avoir trouvé son créneau et s’être taillé une place de choix dans le monde agricole. Faites le détour cet été par la Ferme de la Tannerie dans le beau village de Stanbridge East, vous serez à tout coup charmé par l’endroit, ou visitez www.latannerie.ca.

Nathalie Rivard

Ferme de la Tannerie, 15 ch. Tannery, Stanbridge East