Le camp nature du PENS

Un texte de Parc d'environnement naturel de Sutton

Paru dans le numéro

Publié le : 27 février 2019

Dernière mise à jour : 31 octobre 2020

 

Par Simon Goulet Dans l’optique du 40e anniversaire du Parc d’environnement naturel de Sutton (PENS), nous voulons rendre hommage à celles et ceux qui, par leur dévouement, ont fait de l’organisme ce qu’il est aujourd’hui. Cet article est consacré à l’expérience de Maude Desjardins, instigatrice du camp de jour. Rapportons-nous autour de 2005, à l’époque…

Par Simon Goulet

PENS

Maude entourée de ses jeunes au camp de jour du PENS de l’été 2018

Dans l’optique du 40e anniversaire du Parc d’environnement naturel de Sutton (PENS), nous voulons rendre hommage à celles et ceux qui, par leur dévouement, ont fait de l’organisme ce qu’il est aujourd’hui. Cet article est consacré à l’expérience de Maude Desjardins, instigatrice du camp de jour.

Rapportons-nous autour de 2005, à l’époque où la guérite du PENS se trouvait au début du stationnement au pied de la paroi rocheuse. Les randonneurs devaient s’y arrêter en voiture pour y régler leur entrée. À cette époque, Maude y était souvent. Jeune bénévole de 13 ans, elle aimait expliquer la carte et proposer les sentiers aux gens selon leurs attentes. Le PENS l’a engagé l’année suivante, car elle connaissait la montagne comme le fond de sa poche. Ses parents étaient des adeptes de randonnée, donc elle grimpait déjà le mont Washington avec ses skis et avait fait un voyage de randonnée dans l’Ouest canadien. Reste que comme toute adolescente, elle chignait et aurait peut-être préféré faire autre chose. Le déclic pour elle s’est fait quand elle avait 17 ans. Son entrée au cégep lui a permis de rencontrer d’autres tripeux de plein air.

Comme plusieurs adolescents, ses 17 ans ont été une période de remise en question. Sans la nature et son engagement professionnel envers le PENS, elle aurait pu prendre un chemin différent. C’est cette expérience positive qui l’influence encore aujourd’hui et qui a fait la différence. Elle souligne que quand on adopte ce mode de vie, on doit se garder en forme et bien manger afin de pouvoir en profiter pleinement. Déjà embauchée au PENS comme patrouilleuse, elle pouvait faire 20 km pieds nus, ce qui en impressionnait plus d’un. Aussi, elle fut engagée comme gardienne de nuit au refuge du 840, moment béni où elle a fait plusieurs rencontres significatives dont Sylvain Leblanc, patrouilleur bénévole, avec qui elle a partagé des couchers de soleil au sommet, des randonnées, des recettes de granola et bien des discussions en lien avec leur passion de la montagne.

Faisons un bond en 2012. Maude est animatrice au camp de jour de la Ville et réalise que la dernière semaine des vacances d’été, le camp est fermé. Voyant une opportunité, elle développe avec Patricia Lefèvre, la directrice, l’idée d’une semaine de camp nature. Assurément, le camp du PENS comble un vide, car il y a de la demande. L’été 2018, le Camp des 4 sommets a comblé les 6 semaines de vacances et a accueilli 138 enfants de 7 à 12 ans. Comme l’éducation fait partie de la mission du PENS, l’idée du camp d’été a facilement fait son chemin. À la base, ce qui a inspiré Maude était d’emmener les jeunes à découvrir leur cour arrière. Faire découvrir aux enfants ce mode de vie qui, une fois intégré, est partagé à leur entourage, devenant eux-mêmes des influenceurs.

Pour ce qui est de l’animation, bilingue, les activités varient entre des chasses au trésor, énigmes à résoudre en lien avec la carte des sentiers, des jeux avec les éléments naturels qui les entourent. Il s’agit de montrer aux enfants comment agir de façon sécuritaire, sans trop les restreindre. Par exemple, Maude demande aux jeunes de s’amuser dans la forêt, sans consigne. Le jeune se sent tout d’un coup déstabilisé, car il n’y a pas de structure ni de ballon. Alors elle tient une branche dans sa main et leur dit : « tu vois la branche, ça peut-être un téléphone cellulaire, une pointe de pizza… » C’est alors que la forêt devient un immense terrain de jeu. Une autre situation très touchante : un jeune timide a vu qu’une bouteille de plastique était prise dans la rivière. Avec l’aide de Maude, il se met à lancer des roches pour la déprendre. Aussitôt, les autres jeunes font équipe avec lui. Maude a félicité l’instigateur de cette initiative, si bonne, qu’ils ont relancé la bouteille dans la rivière pour la déprendre une seconde fois. Ces aventures font qu’à la fin de la journée, ils parlent de roches et de branches, plutôt que de jeux vidéos.

Maude poursuit actuellement ses études en éducation spécialisée. Elle aimerait que d’autres projets comme celui du PENS existent dans la région, plus précisément, un programme pour les adolescents en difficulté. Vu les remises en question de tout adolescent, elle aimerait leur procurer cette expérience de ressourcement, mélange de camping sauvage et de zoothérapie avec un chien de compagnie. Elle veut agir comme un bon modèle pour les jeunes. Selon elle, c’est sa manière de faire une différence dans sa communauté. Un de ses souhaits les plus chers ; que la montagne et son espace naturel demeurent accessibles aux jeunes, peu importe leurs moyens financiers. Elle aimerait que le PENS permette à tous le ressourcement de la nature. Après tout, un environnement sain et des personnes significatives peuvent faire la différence dans une communauté !

Les inscriptions de 2019 pour le Camp des 4 sommets vont commencer fin février. Pour plus d’informations : parcsutton.com/fr/activites/camp-des-4-sommets.

Simon Goulet

Président du PENS