La fasciite plantaire

Un texte de Yan Pinsonneault

Paru dans le numéro

Publié le : 2 septembre 2021

Dernière mise à jour : 2 septembre 2021

 

Les facteurs de risque pour la fasciite plantaire incluent le surpoids, un âge de plus de 45 ans, le port de chaussures contraignantes, mais aussi la surutilisation des pieds (trop de course, ou un travail longtemps debout sur une surface dure), les pieds plats ou trop arqués, un mode de vie sédentaire, ou simplement une

fasciite plantaire

Depuis déjà 3 semaines, Marcel se réveille et grimace de douleur à son premier contact avec le sol. Non, pas une chute, pas une blessure grave, juste le contact de son pied nu avec le plancher. Il a, au fur et à mesure, appris à y aller doucement. Avant son premier pas, il se masse la plante des pieds, étire ses orteils en haut, en bas, en haut, en bas. Question de diminuer l’impact douloureux du premier pas. Ça aide, mais tout de même, les premières minutes lui causent une souffrance grinçante.

D’où vient donc ce problème ? Son âge qui avance ? Les quelques livres accumulées dernièrement ? Ou encore ses nouvelles bottes de marche trop serrées ? Marcel a fait des recherches sur Internet. Il y a plusieurs vidéos qui proposent des solutions à la fasciite plantaire, cette pathologie de plus en plus répandue.

Eh bien moi, je peux vous en parler de cette condition. Je suis finissant en ostéopathie et mon travail de fin d’études porte sur la FP, comme je l’appelle maintenant affectueusement ! Marcel (mon ami imaginaire) n’a pas complètement tort. C’est une pathologie qui prend de l’ampleur, malheureusement. Les facteurs de risque incluent le surpoids, un âge de plus de 45 ans, le port de chaussures contraignantes, mais aussi la surutilisation des pieds (trop de course, ou un travail longtemps debout sur une surface dure), les pieds plats ou trop arqués, un mode de vie sédentaire, ou simplement une trop grande tension des muscles ou fascias de la jambe.

Le fascia plantaire est un tissu conjonctif épais qui relie l’os du talon (le calcanéus) à la base de chacun des orteils. Quand il s’inflamme, on parle de fasciite plantaire. En gros, deux écoles de pensée tentent d’expliquer cette pathologie. La première la décrit comme un processus inflammatoire due à une surutilisation causant des microdéchirures dans le fascia (réaction normale du corps pour aider à se régénérer). La cicatrisation crée un épaississement du fascia plantaire, d’où la douleur. La seconde école, plus récente, parle plutôt d’une fasciose plantaire, un processus dégénératif dû à une diminution de l’apport sanguin au pied, causant une nécrose (mort) d’une partie du fascia plantaire, d’où son manque de souplesse et, ultimement, la douleur.

Pour s’en sortir vite vite vite, il y a 2 absolus : la traiter rapidement et trouver la cause primaire. Le traitement standard est constitué d’étirements, de repos, et d’application de glace avec médication pour la douleur. Mais cette pathologie peut durer jusqu’à plus de deux ans et causer passablement de douleur, d’où l’intérêt de la traiter tôt. Mon travail de recherche m’a permis de comparer les deux techniques ; le massage des tissus profonds et la technique manuelle de relâchement des tissus mous (soft tissue release). La seconde, par un travail actif du client, a donné des résultats prometteurs qui ont permis un retour à la normale rapide. Comme quoi, la douleur à long terme n’est pas une fatalité ! Je ne vous souhaite certainement pas cette condition, mais sachez qu’il y a possibilité de s’en sortir avec moins de douleur !

Yan Pinsonnault, finissant en ostéopathie