La rivière Missisquoi

Un texte de Anthoni Barbe

Paru dans le numéro

Publié le : 17 juin 2021

Dernière mise à jour : 17 juin 2021

 

Une étude sur la capacité de support de la rivière Missisquoi constituerait un excellent outil pour assurer le développement durable des communautés présentes dans la vallée de la Missisquoi.

rivière Missisquoi
La vallée de la Missisquoi où coule la rivière du même nom.

On trouve, dans la vallée de la rivière Missisquoi, parmi les plus beaux paysages du sud du Québec. La biodiversité y est encore riche, mais néanmoins fragile, à l’image de la tortue des bois, un animal considéré vulnérable qui habite la vallée. Les paysages de la vallée sont aussi la ressource qui permet à plusieurs entreprises de la région de vivre du récréotourisme, contribuant à faire de cette vallée un endroit vivant et dynamique. Pour que son développement soit durable, la vallée de la Missisquoi se doit de préserver son patrimoine naturel.

Un environnement sous pression

La crise sanitaire et la fermeture des frontières ont suscité un engouement sans précédent pour les activités de plein air au Québec. La rivière Missisquoi a vu défiler un nombre record de touristes sur ses eaux en 2020. Bien sûr, la cohabitation entre les résidents et les touristes, qui sont désormais plus nombreux, doit être harmonieuse, tout comme la cohabitation avec l’écosystème doit l’être aussi.

Il importe de comprendre les impacts sur l’environnement liés aux pressions humaines pour s’assurer de ne pas perdre le patrimoine naturel qui fait la richesse de la vallée. Pour préserver ce patrimoine, il faut déterminer sa capacité à résister à différents types de pressions, il faut déterminer sa capacité de support.

La capacité de support

La capacité de support (ou capacité de charge) d’un milieu est en quelque sorte la limite au-delà de laquelle l’environnement ne peut plus subir une pression sans se dégrader. Une étude sur la capacité de support de la rivière Missisquoi permettrait d’avoir une vision claire de l’état environnemental de la vallée et d’en faire le suivi sur plusieurs années. Une telle connaissance du territoire aurait l’avantage de pouvoir structurer le développement de la vallée en prenant aussi en compte l’environnement.

Il est tout à fait logique qu’une augmentation de l’achalandage soit accompagnée d’une augmentation des nuisances (déchets, bruit, érosion) si le territoire n’est pas aménagé pour accueillir un nombre important de personnes. Il importe donc qu’il y ait un aménagement qui prenne en compte cet achalandage et que celui-ci soit appuyé avec les meilleures données possible.

Un intérêt… tout naturel

La rivière Missisquoi prend sa source dans les montagnes du Vermont, traverse au Québec sur environ 18 kilomètres, puis retourne au Vermont jusque dans la baie Missisquoi du lac Champlain. Du côté des États-Unis, autant en amont qu’en aval, la rivière possède la désignation fédérale Wild & Scenic qui reconnait les paysages d’exception à travers le pays. Cela confirme le caractère exceptionnel des paysages de la vallée de la Missisquoi et c’est donc tout naturel que ceux-ci suscitent l’intérêt du grand public, bien au-delà de Sutton et Potton.

Ces paysages d’exception incarnent la promesse d’un développement prospère pour cette vallée. C’est maintenant qu’il faudrait penser ce développement dans sa globalité. Ce qui aiderait à mettre adéquatement en valeur ce patrimoine collectif. Ainsi, on éviterait un développement déstructuré qui ne ferait qu’augmenter les conflits de cohabitation avec les résidents, tout en constituant une menace pour l’environnement. Une étude sur la capacité de support de la rivière Missisquoi constituerait un excellent outil pour assurer le développement durable des communautés présentes dans la vallée.

Anthoni Barbe, chargé des communications à l’Organisme du bassin versant de la baie Missisquoi (OBVBM)

communications@obvbm.org